« 11 septembre 2001 » est un court texte magistral de Michel Vinaver, rapidement écrit après les attentats, qui mêle témoignages de rescapés, appels de passagers et d’une hôtesse du vol détourné vers les tours jumelles, dernières volontés des terroristes et discours politiques de l’époque. La pièce suit globalement la chronologie des événements: détournement de l’avion, crashs et évacuation des tours, réactions politiques.
Il s’est écoulé un peu moins d’une heure entre l’impact de l’avion sur la tour sud du World Trade Center et son effondrement (la seconde tour touchée étant la première à tomber). Une heure, rappelle Vinaver, durant laquelle le destin de milliers de personnes prisonnières du building s’est joué : devaient-elles tenter de fuir ou rester à leur poste (des annonces contradictoires ayant été données à l’intérieur du bâtiment) ? La parole des acteurs, témoins et victimes du drame constitue le cœur de ce texte qui refuse tout jugement : les récits alternent, sans hiérarchie entre eux. La pièce s’achève d’ailleurs sur les discours entremêlés de George Bush et Ben Laden, mettant à jour la quasi-similarité, dans des desseins évidemment opposés, des champs lexicaux utilisés.