5 août. Déjà un malentendu : se sont-ils rencontrés lors de la projection du Mépris ou de Deux ou trois choses que je sais d’elle de Godard ? William et Anne débattent, se disputent et passent pour nir à côté de leur vie et du bonheur. Lui, antimondialiste farouche, vit avec son temps, il mène les combats d’usage et de rigueur. Elle, passionnée de Shakespeare, s’attarde dans les bibliothèques, elle respire mieux au XVIIème siècle. Enquête policière ou farce noire, avec projections, arrêts sur images, mixage des lieux et mélanges des temps
Le Théâtre du Rond-Point nous accueille avec Shakespeare is dead, get over it ! de Paul Pourveur, un texte très contemporain à la mécanique complexe et drôle qui raconte l’histoire d’amour impossible entre William et Anna, et à travers leur romance, deux façons bien distinctes de percevoir une société de plus en plus libérale.
C’est aussi un prétexte judicieux pour décrire le tiraillement perpétuel de nos consciences entre la tradition et le changement. C’est une pièce de théâtre assez bizarre dont la forme se réfléchit sur elle-même. En même temps, toutes les portes de cette pièce sont ouvertes et communiquent les unes avec les autres… étrange. Elle pourrait ressembler à un film en kit sur un banc de montage ou le palais des glaces de la fête foraine.
Jusqu’à aujourd’hui le collectif a eu le goût de s’atteler à des matériaux non théâtraux, sans doute pour pouvoir composer sans contraintes un théâtre sur mesure et explorer un aller retour permanent entre incarnation et narration.
Nous avons entre les mains avec Shakespeare is dead, get over it ! une fiction sous forme de récit fragmenté qui réunit tous les ingrédients nécessaires pour jouer à il dit ! elle dit ! et composer une œuvre ouverte où le spectateur est libre de choisir le sens qu’il veut donner à ce qui lui est proposé.